LYRIC

Ton ombre est pleine de lumière et l'aube chaude des marais
Jette le feu dans ta crinière, tu verras, si je t'aimerai
Sur le bois de notre grand lit, avec mes ongles j'écrirai
Des mots grands comme des pays, tu verras, si je t'aimerai

Puis, je peindrai sur les fenêtres d'énormes barreaux si épais
Que le jour pourra bien paraître, tu verras, je te garderai
Pour les dimanches de septembre, je refleurirai les pommiers
En une nuit, dans notre chambre, nous vivrons quatre milles étés

J'inventerai des arc-en-ciels qui enflammeront les futaies
Et puis, des moissons de soleil, tu verras, si je t'aimerai
Et puis, j'arracherai les voiles des bateaux, qui t'emporteraient
Et puis, j'arracherai les ailes des oiseaux, je te garderai

Et puis, j'éteindrai tes grands yeux en y clouant de grandes portes
Je te lierai à quatre pieux afin que le vent ne t'emporte
Et pour que nul ne m'accompagne, derrière moi je hisserai
Des murs plus hauts que des montagnes, tu verras, je te garderai.

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