LYRIC

Un jour, peut-être pas le jour le plus froid du monde,
Mais pas loin, je décidais de retirer mon horloge.
De lourds flocons gorgés de pluie s'amoncelaient sur mes épaules
"C'est un bon jour pour s'arracher le cœur" me suis-je dit.

Lorsque j'ai tiré dessus,
J'ai eu l'impression qu'un bulldozer était en train de tout casser entre mes poumons.
Les gens disent qu'on voit une lumière très intense quand la mort arrive,
En ce qui me concerne, je n'ai vu que des ombres.
Des ombres géantes, à perte de vue et une tempête de neige aux flocons noirs.

La neige recouvrait progressivement mon corps,
D'abord les mains, puis les bras écartés.
Des roses semblaient pousser de la neige tellement le sang gorgeait la poudreuse,
Puis elles se sont effacées.
Mon visage, puis mon corps tout entier ont disparu.

J'étais étrangement détendu et anxieux en même temps,
Comme si je me préparais à un très long voyage en avion.
Un dernier bouquet d'étincelles a poussé sous mes paupières,
Le souvenir de Miss Acacia dansant en équilibre sur ses petits talons aiguilles,
Docteur Madeleine penchée sur moi, remontant l'horloge de mon coeur,
Arthur en train de vociférer son swing à coups de
"Oh when the saints go marchin' in"
Puis Miss Acacia dansant en équilibre sur ses petits talons aiguilles,
Encore et encore.

Nous étions le 28 octobre 1906, l'horloge,
Mon cœur et sa mécanique se sont arrêtés pour de bon.

Giant Jack is on your back now

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